Partenariat université Blida1 et Biopharm

juillet 6, 2021

Par Abdelli Mohamed

 

Université Blida1 : Relance de la convention de partenariat avec Biopharm

Produire de la matière première et se lancer dans les biotechnologies dans les quelques années à venir

 

Le secteur de la fabrication du médicament y compris la production des vaccins pour faire face aux pandémies récurrentes et mutagènes auxquelles est confronté l’humanité tout entière, prend de plus en plus la part du lion dans les budgets étatiques. Le secteur des industries pharmaceutiques est considéré à l’heure actuelle comme une activité stratégique surtout après la crise multidimensionnelle générée par la propagation à grande échelle du Covid19 depuis l’année 2020.  C’est dans cette conjoncture que l’université Saâd-Dahlab  Blida1 a renouvelé, le 04 juillet 2021, la convention cadre de partenariat avec le groupe pharmaceutique Biopharm qui active dans le domaine de l’industrie des produits pharmaceutiques et ce depuis 1991.  L’ancienne convention entre les deux parties, signées il y a quatre ans, arrivant à terme portait exclusivement sur des aspects très restreints tel que la prise en charge de stages de pratique des étudiants en fin de cycle.  L’actuelle convention cadre vise plus précisément la mutualisation des efforts de recherche entre les deux entités et la création d’une sorte de brainstorming des idées de projets de recherche innovants, pratiques et utiles à la société. Pour Mohamed Bezzina, recteur de l’université Saad Dahlab, Blida1et qui était présent à cet évènement, il n’est plus question que la recherche universitaire reste cloitrée au sein de l’université, celle-ci devront s’ouvrir sur son environnement socioéconomique et se lancer dans des partenariats gagnant-gagnant. Il dira par ailleurs que les actuelles recherches dans le domaine du médicament viseront la valorisation des produits locaux sur la base desquels des médicaments répondant aux normes internationales seront produits. Des résumés de projet de recherche ont été présentés lors de cette journée mettant en exergue tous les processus de la chaine de production du médicament ainsi que les créneaux qui gravitent autour : production et maintenance, contrôle de qualité, hygiène, sécurité et environnement, épuration, dépollution des eaux par des méthodes dites bio.

Des projets de fabrication de la matière première pointent à l’horizon

La conjoncture sanitaire que traverse l’humanité ainsi que l’évolution des processus des échanges des flux commerciaux à l’échelle mondiale a donné lieu à l’émergence de stratégies de chaînes dites d’approvisionnement en flux tendu. Cette conjoncture fera, certes, réfléchir le décideur à deux fois avant de s’engager dans des stratégies de production de la matière première qui reste le vrai gage à relever en matière de sécurité sanitaire du pays. Intervenant en marge de la signature de la convention cadre, Dr Abdelouahed Kerrar, directeur général de Biopharm dira que cela fait des années qu’ils ont engagé un partenariat fructueux avec l’université Blida1.  « On est là aujourd’hui pour élargir l’éventail de partenariat avec l’université Blida1. On ne reste pas seulement sur l’aspect formulation des médicaments mais on est en plein dans la recherche et développement. Il y’a des programmes de travail dans tous les métiers de l’industrie pharmaceutique qu’on est en train de développer avec l’université Blida1. En ce qui concerne les projets en cours, nous allons faire une évaluation tous les 3 mois et l’année prochaine, soit en juillet 2022, nous allons élaborer un bilan global. Le but étant de développer de nouveaux médicaments, des compléments alimentaires et de nouvelles méthodes d’analyse. L’innovation en matière de diminution du temps de travail et l’augmentation de la rentabilité fera aussi partie de nos objectifs », a-t-il déclaré.  Le constat du premier responsable de Biopharm, sur le secteur du médicament en Algérie, est on ne peut plus optimiste.  « L’Algérie a réalisé des progrès énormes dans le secteur du médicament. Il y a eu un saut qualitatif depuis 2008.  Depuis que l’Etat a pris la courageuse décision de protéger l’industrie pharmaceutique.  Nous avons plus de100 unités de production à travers le pays.  Conjoncture oblige, nous envisageons de fabriquer de la matière première d’ici quelques années.   Durant la pandémie due au Covid 19, l’Inde a interdit à l’exportation 28 matières premières ! Maintenant, c’est à nous de relever le défi et c’est effectivement ce qu’on est entrain de faire.  Tous les médicaments utilisés dans le traitement du Corona sont fabriqués en Algérie :  le gel hydroalcoolique, nous l’avons fabriqué en 15 jours seulement. L’Hydroxy chloroquine, l’Enoxaparine, les antibiotiques…ont été tous fabriqués en Algérie pour faire face à la situation sanitaire. On fabrique depuis quelques temps des médicaments de traitement du cancer dont nous souhaitons l’homologation ou l’enregistrement en vue de leur mise sur le marché », a-t-il souhaité en expliquant, chiffre à l’appuis. La disponibilité des statistiques sur les flux du médicament représente une information clefs et ce afin de maitriser la situation et protéger le produit national en cas de sa disponibilité pour ne pas l’importer en dépensant des budgets qui coutent les yeux de la tête. A la question des ruptures de stock pour certains médicaments, notre interlocuteur fera savoir que dans les pays les plus dotés en moyens, cette situation peut se sentir mettant en avant l’exemple de la Suisse en 2018 qui a enregistré 264 médicaments déclarés en rupture de stock et dans la même année le président du conseil de l’ordre des pharmaciens a déclaré que 50% des médicaments vendus au Liban étaient en rupture de stock. Ceci est dû, a-t-il avancé, principalement à la demande croissante de la logistique du transport à l’échelle mondiale.  « L’émergence des stratégies de chaînes d’approvisionnement dites en flux tendu pouvant générer, à cause d’une part de la complexité de ces même chaines d’approvisionnement mais aussi, d’autre part, à cause du côté matériel et pragmatique prégnant pour ces entreprises (zéro perte de coûts), des perturbations d’approvisionnement en médiatement dans tel ou tel autre pays », a-t-il expliqué. L’espoir, dira notre interlocuteur, est l’arrivée prochaine du nouveau décret portant sur la définition de la liste des produits dits essentiels et qui devront être disponibles dans toutes les régions du territoire national.

Si l’avenir en matière de traitement des maladies sera presque exclusivement du ressort des biotechnologies, l’Algérie se doit de se lancer dans des partenariats étrangers afin d’accéder aux différentes technologies au plus tard sur une année, sinon faudra-t-il passer plus de 20 ans afin de pouvoir s’approprier ces techniques, fera savoir le responsable de Biopharm. 

Par Abdelli Mohamed